Comme son nom l’indique, cette technique requiert que le tube de cuivre soit préalablement rempli de sable. Une fois chauffé, on peut alors donner au tube de cuivre la forme que l’on veut sans le moindre raccord. L’installation est ainsi particulièrement esthétique puisque dans le meilleur des cas, seuls quelques emboîtures et piquages relieront les différents tubes. Par ailleurs, les rayons de courbure que l’on peut réaliser sont bien plus petits qu’avec des cintreuses et peuvent également s’enchaîner. En effet, avec l’expérience, on se rend vite compte qu’un premier cintre devient gênant pour réaliser un second avec une cintreuse.
Comme pour tout les cintrages, une bonne épure et un réglet semi-rigide seront vos meilleurs amis.
Application en vidéo
Dans la vidéo ci-dessus, il manque tout de même quelques explications à propos des longueurs de chauffe, même si manifestement il est parfaitement possible de s’en affranchir. Mais si on veut aller jusqu’au bout de la précision, voilà comment procéder.
Explications supplémentaires
- Sur les rayons de courbure
Jusqu’à 16 mm de diamètre extérieur inclus, le rayon de cintrage minimal vaut R = Dext x 3.
Au-delà de 16 mm de diamètre extérieur, le rayon de cintrage minimal vaut R = Dext x 4.
Au delà de 22 mm, bon courage pour cintrer au sable…
- Sur le cintrage en lui-même
Pour réaliser un cintre rapide, on marque habituellement le tube avec sa longueur de chauffe. Une fois le tube chauffé entre ces deux marques, il est possible de le cintrer d’un seul coup, et non par à-coups comme on peut le voir sur la vidéo.
- Qu’est-ce que la longueur de chauffe ?
La longueur de chauffe (L), c’est tout simplement la longueur sur laquelle il faut chauffer le tube pour obtenir le rayon de cintrage (R) désiré. On la calcule ainsi : L = α.R avec α en radians. Pour α = 2π, on retrouve le périmètre du cercle (2π.R). Pour un cintre de 90°, soit π/2 radians, on détermine L ≈ 1,57 x R.
- Application concrète
Dans l’exemple ci-dessous, on cherche à cintrer deux tubes tout en maintenant une écart de 5 cm entre les deux :
L1 = 1,57 x 4 x 18 mm = 113,04 mm
L2 = 1,57 x (RL1 + 50) mm = 191,54 mm
L3 = 1,57 x 3 x 12 mm = 56,52 mm
L4 = 1,57 x (RL3 + 50) mm = 135,02 mm
Remarque : le rayon de courbure des tuyaux qui suivent le plus cintré est égal au rayon du plus cintré, plus l’écart entre les tuyaux.
Une fois l’étape des calculs passées, on réalise les marquages correspondant au longueurs de chauffe sur les différents tubes.
Dans l’exemple ci-contre, on commence les cintrages, donc les marquages à 10 cm de l’extrémité. Pratiquement, il suffit de chauffer à partir de 10 cm et jusqu’à « 10 cm + la longueur de chauffe » pour former L1 et L2.
- Réaliser un chapeau de gendarme au sable
On réalise d’abord un coude à 90° à la distance d avant de refroidir le tube. On pince ensuite le coude dans l’étau, puis on chauffe les longueurs permettant de former les deux coudes à 45° afin de former le chapeau. Mais quelles longueurs ?
On cherche à former un chapeau de gendarme permettant de sauter d’une distance e par-dessus un tuyau faisant obstacle. Cependant, le tuyau à cintrer est déjà situé à une distance ε du mur. Ainsi, le saut à effectuer ne vaut donc que x = e – ε.
À l’aide d’une règle et d’une équerre, on va inscrire deux marques à équidistance du coude à 90° sur le tuyau devant former le chapeau de gendarme. Ces deux marques vont nous permettre par la suite de former les deux coudes à 45° qui formeront ledit chapeau.
Les longueurs de chauffe permettant de former les deux cintres à 45° vaudront π/4 radians, soit L ≈ 0,79 x R. Ces longueurs de chauffe seront réparties pour les deux tiers en amont des deux marques et pour un tiers en aval des deux marques.
Remarque : cette technique des 2/3 1/3 est une technique empirique.